Rapport
de force à la fin du siècle dernier
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L’espace économique européen avec ses 380 millions
d’habitants en 1993 représente 25% des exportations mondiales hors zone (C.A)
excluant le commerce (intra européen).
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La zone de
libre échange nord-américain ou NAFTA avec ces 360 millions d’habitants assure
21% des exportations mondiales.
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Le Japon
(123 millions d’habitants) avec l’Asie du sud-est, sa zone d’influence
préférentielle représente 21% des exportations mondiales.
Si l’on considère
la part du commerce intra zone (C.A.D entre pays membres d’un même ensemble
géographique elle atteint :
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38% des échanges totaux pour les pays du NAFTA
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60% des
échanges totaux pour l’union Européenne
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38% des
échanges totaux pour le Japon et ses partenaires d’Asie du Sud-Est.
Sans compter que la Triade NAFTA, UE, Japon
et consort, ils sont à la fois 1er fournisseur et 1er
client entre eux.
On remarque que
depuis les années 1970, les échanges à l’échelle mondiale se font
principalement dans le cadre relations Nord- Nord.
Alors que par le
passé ces pays dits de “Triade“
commercialisent plus avec des partenaires situés dans les P.V.D (davantage pays
d’Asie d’Europe de l’Est et d’Amérique latine).
Dans les années 50 et 60 les États-Unis d’Amérique
représentaient le principal pôle financier émetteur de capitaux avec plus de
50% des investissements mondiaux. Ces flux étaient destinés en partie aux PVD
notamment aux pays d’Amérique latine et principalement à l’Europe, Car l’Europe
offrait de réelles opportunités avec ses marchés de consommations en pleine
expansion et ses taux d’intérêts attractifs.
Le Japon
bénéficiait marginalement de cet efflux de capitaux.
Dans les années 70
un nouveau partenaire l’OPEP fait son apparition et participe de façon transitoire
par le recyclage de ses pétrodollars en flux d’investissements.
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les années 80 a vu se
renforcer un flux d’échanges de capitaux entre l’Europe et les USA.
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Les années 90 la puissance financière du Japon croît
rapidement ce qui la place en tête des principaux investisseurs mondiaux, suivi
par les USA, la France, la GB et l’Allemagne.
Parmi les pays
d’accueil des capitaux étrangers en stock cumulés, les USA arrivent en tête
(450 Mds de $) suivis par la GB et la Suisse (200 Mds de $ chacun) la France
(70 Mds de $).
On remarque que
durant toute cette décennie les flux de capitaux demeurent orientés Nord- Nord.
Ils ont pour cadre la triade elle-même, ainsi on observe une relative
similitude entre les flux commerciaux et les flux financiers, cela va de paire
avec la puissance des sociétés industrielles où les sociétés de la Triade
dominent de façon écrasante l’économie mondiale.
Durant un siècle,
l’Afrique du Nord, le moyen orient et l’Afrique noire étaient colonisés à prés
de 100% soit par la France, la GB, et quelque pays d’Europe (Espagne, Portugal,
Italie, Belgique…).
Avec la
colonisation, la France est entrée en contacte avec les pays du sud. Ces
rapports traditionnels ont d’abord évolué dans le cadre du pacte colonial,
après l’accès de ces pays à l’indépendance (années 50 - 60) la France a cherché
à innover et à développer une politique spécifique dans différents
domaines : économique, financier et humain… elle joue depuis un rôle actif
dans les rapports Nord-Sud. Toutefois, cette action se conjugue aujourd’hui
avec celle de l’union européenne.
Nous remarquons
que durant cette période de colonisation l’ensemble des états africains étaient
considérés comme pourvoyeurs de matières
premières, de main d’œuvre ou de soldats pour sortir les pays européens du joug de la guerre. Cette
situation a perduré jusqu’après la 2ème guerre mondiale et où la France
a profité de certaines colonies pour
reconstruire son économie. Les investissements consentis dans ces pays
d’Afrique du Nord ont davantage profité à l’Algérie dernier bastion de la
colonisation avec l’exploitation pétrolière dans le Sud Algérien de Hassi–Messaoud
D’autres
investissements publics ont été consentis pour d’autres régions du Maghreb
notamment dans l’exploitation des minerais de phosphates et du manganèse au maroc.
Le montant total de
ces investissements avoisinait les 700
Mds de Francs.
La transition post
coloniale se traduit par une véritable "balkanisation" des anciennes
colonies françaises et où la réalité humaine et politique de ces nouveaux états
n’aidait en rien à maintenir une stabilité durable de ce nouveau découpage
dicté par l’ancien colonisateur. D’où la situation chaotique où se débat depuis
plus d’un demi-siècle l’Afrique noir, l’Afrique du Nord et le moyen orient.
Nous pouvons
affirmer que la cause première de non développement de cette région du monde
est plus due aux séquelles de la colonisation et la non assistance à ces pays
pour la redéfinition de leurs frontières d’avant la colonisation. Nous
assistons à certaines aberrations dans la limitation des frontières
géographiques qui ne tiennent compte d’aucun critère pouvant pérenniser leur
stabilité.
A mon sens la
seule et unique solution serait de ne plus parler de frontières géographiques
propre à chacun de ces nouveaux états
mais plutôt réfléchir en espace géographique englobant plusieurs états et ayant
la même aspiration au développement tant humain, qu’économique et sociale.
Le partage du
monde économique en zone viable tel que présenté dans l’étude d’Allen HAMMOND
apporterait une solution durable si chacun des groupements de la Triade (USA –
UE – JAPON) jouait pleinement son rôle pour aider les zones mitoyennes (de leur
groupement) à accéder au développement nécessaire pour accélérer les flux
financiers, commerciaux et transferts technologiques.
Que les Etats-Unis
d’Amérique s’intéressent avant toute chose aux pays d’Amérique latine en
priorité, que l’union Européenne s’intéresse avant tout à ses anciennes
colonies d’Afrique et du moyen orient.
Que le Japon
vienne en aide au pays du Sud- Est asiatique. Quant aux autres futures
puissances (chine, inde, Russie..) ils ont déjà beaucoup à faire pour assurer
leur propre développement déjà en interne quant à leur relation avec le monde
extérieur ils bénéficieront de facto du développement amorcé pour les autres
PVD.
Les capitaux
arabes dus essentiellement aux pétrodollars, ayant contribué à couvrir les
emprunts émis par l’état fédéral en Amérique pourraient être investi dans la région Afrique du
Nord et moyen orient et où les besoins sont plus que nécessaire, mais urgents.
Cette région telle
que définie dans l’étude précitée a
plusieurs atouts pour accéder à un développement durable, mais à condition que
tous les dirigeants des pays formant cette région le veuillent en pratiquant
avec plus d’humilité la main tendue pour venir en aide aux autres états tout en
s’assurant d’un réel retour sur investissement.
Autre atout majeur
c’est dans cette région où l’on parle la même langue, et où on pratique la même
religion, et où naguère les aspirations au développement économique, sociale et
culturelle étaient les seules motivations du peuple arabe des siècles durant.
Un réel développement durable est encore possible à condition que l’on raisonne
région et non état, pour que les différents qui existent encore pourraient
trouver des solutions.
Il est grand temps
à ce que les flux migratoires de cette région vers les pays d’Europe se
traduisent par un accroissement de flux financiers et économiques et
technologiques Nord-Sud afin d’assurer un développement durable de cette région
Sud de la méditerranée.
Mouawya Moukite