mardi 8 novembre 2016

Rapport de force à la fin du siècle dernier



-          L’espace économique européen avec ses 380 millions d’habitants en 1993 représente 25% des exportations mondiales hors zone (C.A) excluant le commerce (intra européen).
-           La zone de libre échange nord-américain ou NAFTA avec ces 360 millions d’habitants assure 21% des exportations mondiales.
-           Le Japon (123 millions d’habitants) avec l’Asie du sud-est, sa zone d’influence préférentielle représente 21% des exportations mondiales.

Si l’on considère la part du commerce intra zone (C.A.D entre pays membres d’un même ensemble géographique elle atteint :
-          38% des échanges totaux pour les pays du NAFTA
-           60% des échanges totaux pour l’union Européenne    
-           38% des échanges totaux pour le Japon et ses partenaires d’Asie du Sud-Est.

Sans compter que la Triade NAFTA, UE, Japon et consort, ils sont à la fois 1er fournisseur et 1er client entre eux.  
On remarque que depuis les années 1970, les échanges à l’échelle mondiale se font principalement dans le cadre relations Nord- Nord.
Alors que par le passé ces pays dits de “Triade“ commercialisent plus avec des partenaires situés dans les P.V.D (davantage pays d’Asie d’Europe de l’Est et d’Amérique latine).

Dans  les années 50 et 60 les États-Unis d’Amérique représentaient le principal pôle financier émetteur de capitaux avec plus de 50% des investissements mondiaux. Ces flux étaient destinés en partie aux PVD notamment aux pays d’Amérique latine et principalement à l’Europe, Car l’Europe offrait de réelles opportunités avec ses marchés de consommations en pleine expansion et ses taux d’intérêts attractifs.
Le Japon bénéficiait marginalement de cet efflux de capitaux.



Dans les années 70 un nouveau partenaire l’OPEP fait son apparition et participe de façon transitoire par le recyclage de ses pétrodollars en flux d’investissements.

-          les années 80 a vu se renforcer un flux d’échanges de capitaux entre l’Europe et les USA.
-          Les années 90 la puissance financière du Japon croît rapidement ce qui la place en tête des principaux investisseurs mondiaux, suivi par les USA, la France, la GB et l’Allemagne.
Parmi les pays d’accueil des capitaux étrangers en stock cumulés, les USA arrivent en tête (450 Mds de $) suivis par la GB et la Suisse (200 Mds de $ chacun) la France (70 Mds de $).

On remarque que durant toute cette décennie les flux de capitaux demeurent orientés Nord- Nord. Ils ont pour cadre la triade elle-même, ainsi on observe une relative similitude entre les flux commerciaux et les flux financiers, cela va de paire avec la puissance des sociétés industrielles où les sociétés de la Triade dominent de façon écrasante l’économie mondiale.

Durant un siècle, l’Afrique du Nord, le moyen orient et l’Afrique noire étaient colonisés à prés de 100% soit par la France, la GB, et quelque pays d’Europe (Espagne, Portugal, Italie, Belgique…).
Avec la colonisation, la France est entrée en contacte avec les pays du sud. Ces rapports traditionnels ont d’abord évolué dans le cadre du pacte colonial, après l’accès de ces pays à l’indépendance (années 50 - 60) la France a cherché à innover et à développer une politique spécifique dans différents domaines : économique, financier et humain… elle joue depuis un rôle actif dans les rapports Nord-Sud. Toutefois, cette action se conjugue aujourd’hui avec celle de l’union européenne.  
Nous remarquons que durant cette période de colonisation l’ensemble des états africains étaient considérés comme pourvoyeurs de matières premières, de main d’œuvre ou de soldats  pour sortir les pays européens du joug de la guerre. Cette situation a perduré jusqu’après la 2ème guerre mondiale et où la France a profité de certaines colonies pour  reconstruire  son économie.   Les investissements consentis dans ces pays d’Afrique du Nord ont davantage profité à l’Algérie dernier bastion de la colonisation avec l’exploitation pétrolière dans le Sud Algérien de Hassi–Messaoud

D’autres investissements publics ont été consentis pour d’autres régions du Maghreb notamment dans l’exploitation des minerais   de phosphates et du manganèse au maroc.
Le montant total de ces investissements  avoisinait les 700 Mds de Francs.
La transition post coloniale se traduit par une véritable "balkanisation" des anciennes colonies françaises et où la réalité humaine et politique de ces nouveaux états n’aidait en rien à maintenir une stabilité durable de ce nouveau découpage dicté par l’ancien colonisateur. D’où la situation chaotique où se débat depuis plus d’un demi-siècle l’Afrique noir, l’Afrique du Nord et le moyen orient.
Nous pouvons affirmer que la cause première de non développement de cette région du monde est plus due aux séquelles de la colonisation et la non assistance à ces pays pour la redéfinition de leurs frontières d’avant la colonisation. Nous assistons à certaines aberrations dans la limitation des frontières géographiques qui ne tiennent compte d’aucun critère pouvant pérenniser leur stabilité.
A mon sens la seule et unique solution serait de ne plus parler de frontières géographiques propre   à chacun de ces nouveaux états mais plutôt réfléchir en espace géographique englobant plusieurs états et ayant la même aspiration au développement tant humain, qu’économique et sociale.
Le partage du monde économique en zone viable tel que présenté dans l’étude d’Allen HAMMOND apporterait une solution durable si chacun des groupements de la Triade (USA – UE – JAPON) jouait pleinement son rôle pour aider les zones mitoyennes (de leur groupement) à accéder au développement nécessaire pour accélérer les flux financiers, commerciaux et transferts technologiques.
Que les Etats-Unis d’Amérique s’intéressent avant toute chose aux pays d’Amérique latine en priorité, que l’union Européenne s’intéresse avant tout à ses anciennes colonies d’Afrique et du moyen orient.
Que le Japon vienne en aide au pays du Sud- Est asiatique. Quant aux autres futures puissances (chine, inde, Russie..) ils ont déjà beaucoup à faire pour assurer leur propre développement déjà en interne quant à leur relation avec le monde extérieur ils bénéficieront de facto du développement amorcé pour les autres PVD.
Les capitaux arabes dus essentiellement aux pétrodollars, ayant contribué à couvrir les emprunts émis par l’état fédéral en Amérique pourraient être investi dans la région Afrique du Nord et moyen orient et où les besoins sont plus que nécessaire, mais urgents.
Cette région telle que définie dans l’étude précitée  a plusieurs atouts pour accéder à un développement durable, mais à condition que tous les dirigeants des pays formant cette région le veuillent en pratiquant avec plus d’humilité la main tendue   pour venir en aide aux autres états tout en s’assurant d’un réel retour sur investissement.
Autre atout majeur c’est dans cette région où l’on parle la même langue, et où on pratique la même religion, et où naguère les aspirations au développement économique, sociale et culturelle étaient les seules motivations du peuple arabe des siècles durant. Un réel développement durable est encore possible à condition que l’on raisonne région et non état, pour que les différents qui existent encore pourraient trouver des solutions.
Il est grand temps à ce que les flux migratoires de cette région vers les pays d’Europe se traduisent par un accroissement de flux financiers et économiques et technologiques Nord-Sud afin d’assurer un développement durable de cette région Sud de la méditerranée.                               
             
                                                                                     Mouawya  Moukite


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