mardi 8 novembre 2016

UN REVE POUVANT ETRE UNE REALITE


Si nos parents n’avaient pas rêvé d’un Maroc indépendant, si leurs sacrifices n’étaient pas couronnés de succès nous n’aurions jamais pu aspirer devenir une grande nation qui dispose surtout d’un potentiel humain non négligeable avec des ambitions toujours grandissantes.
A notre tour de rêver et de croire qu’un jour notre peuple sera éduqué à l’instar des autres pays développés et où le terme d’analphabète disparaîtra de notre lexique et où notre administration sera performante avec des processus de gestion maîtrisés comme  des entreprises certifiées ISO et où nos élus seraient à la hauteur de nos espérances et où le civisme régnerait.
Voilà en somme des vœux qui cesseront d’être pieux pour enfin passer dans le monde de la réalité.
Puisse l’année 2017 nous apporter le courage et la volonté de sortir vainqueur du sous développement qui nous guette et de nous hisser en  un Maroc nouveau à la hauteur de nos aspirations.
Tous les ingrédients sont là, une stabilité politique, un climat social des plus prometteurs, et un guide suprême conscient du chemin à parcourir et qui pour cela n’hésite pas à mettre les bouchées doubles.
Si certains le qualifient de roi des pauvres il en demeure le roi de tout un peuple qui lui a accordé sa confiance et pourquoi pas son soutien.
Jadis militer dans la vie politique pouvait passer pour de l’utopie, aujourd’hui c’est à la portée de tous pour peu que de le vouloir.                  

                                                                         Mouawya  Moukite

    
Rapport de force à la fin du siècle dernier



-          L’espace économique européen avec ses 380 millions d’habitants en 1993 représente 25% des exportations mondiales hors zone (C.A) excluant le commerce (intra européen).
-           La zone de libre échange nord-américain ou NAFTA avec ces 360 millions d’habitants assure 21% des exportations mondiales.
-           Le Japon (123 millions d’habitants) avec l’Asie du sud-est, sa zone d’influence préférentielle représente 21% des exportations mondiales.

Si l’on considère la part du commerce intra zone (C.A.D entre pays membres d’un même ensemble géographique elle atteint :
-          38% des échanges totaux pour les pays du NAFTA
-           60% des échanges totaux pour l’union Européenne    
-           38% des échanges totaux pour le Japon et ses partenaires d’Asie du Sud-Est.

Sans compter que la Triade NAFTA, UE, Japon et consort, ils sont à la fois 1er fournisseur et 1er client entre eux.  
On remarque que depuis les années 1970, les échanges à l’échelle mondiale se font principalement dans le cadre relations Nord- Nord.
Alors que par le passé ces pays dits de “Triade“ commercialisent plus avec des partenaires situés dans les P.V.D (davantage pays d’Asie d’Europe de l’Est et d’Amérique latine).

Dans  les années 50 et 60 les États-Unis d’Amérique représentaient le principal pôle financier émetteur de capitaux avec plus de 50% des investissements mondiaux. Ces flux étaient destinés en partie aux PVD notamment aux pays d’Amérique latine et principalement à l’Europe, Car l’Europe offrait de réelles opportunités avec ses marchés de consommations en pleine expansion et ses taux d’intérêts attractifs.
Le Japon bénéficiait marginalement de cet efflux de capitaux.



Dans les années 70 un nouveau partenaire l’OPEP fait son apparition et participe de façon transitoire par le recyclage de ses pétrodollars en flux d’investissements.

-          les années 80 a vu se renforcer un flux d’échanges de capitaux entre l’Europe et les USA.
-          Les années 90 la puissance financière du Japon croît rapidement ce qui la place en tête des principaux investisseurs mondiaux, suivi par les USA, la France, la GB et l’Allemagne.
Parmi les pays d’accueil des capitaux étrangers en stock cumulés, les USA arrivent en tête (450 Mds de $) suivis par la GB et la Suisse (200 Mds de $ chacun) la France (70 Mds de $).

On remarque que durant toute cette décennie les flux de capitaux demeurent orientés Nord- Nord. Ils ont pour cadre la triade elle-même, ainsi on observe une relative similitude entre les flux commerciaux et les flux financiers, cela va de paire avec la puissance des sociétés industrielles où les sociétés de la Triade dominent de façon écrasante l’économie mondiale.

Durant un siècle, l’Afrique du Nord, le moyen orient et l’Afrique noire étaient colonisés à prés de 100% soit par la France, la GB, et quelque pays d’Europe (Espagne, Portugal, Italie, Belgique…).
Avec la colonisation, la France est entrée en contacte avec les pays du sud. Ces rapports traditionnels ont d’abord évolué dans le cadre du pacte colonial, après l’accès de ces pays à l’indépendance (années 50 - 60) la France a cherché à innover et à développer une politique spécifique dans différents domaines : économique, financier et humain… elle joue depuis un rôle actif dans les rapports Nord-Sud. Toutefois, cette action se conjugue aujourd’hui avec celle de l’union européenne.  
Nous remarquons que durant cette période de colonisation l’ensemble des états africains étaient considérés comme pourvoyeurs de matières premières, de main d’œuvre ou de soldats  pour sortir les pays européens du joug de la guerre. Cette situation a perduré jusqu’après la 2ème guerre mondiale et où la France a profité de certaines colonies pour  reconstruire  son économie.   Les investissements consentis dans ces pays d’Afrique du Nord ont davantage profité à l’Algérie dernier bastion de la colonisation avec l’exploitation pétrolière dans le Sud Algérien de Hassi–Messaoud

D’autres investissements publics ont été consentis pour d’autres régions du Maghreb notamment dans l’exploitation des minerais   de phosphates et du manganèse au maroc.
Le montant total de ces investissements  avoisinait les 700 Mds de Francs.
La transition post coloniale se traduit par une véritable "balkanisation" des anciennes colonies françaises et où la réalité humaine et politique de ces nouveaux états n’aidait en rien à maintenir une stabilité durable de ce nouveau découpage dicté par l’ancien colonisateur. D’où la situation chaotique où se débat depuis plus d’un demi-siècle l’Afrique noir, l’Afrique du Nord et le moyen orient.
Nous pouvons affirmer que la cause première de non développement de cette région du monde est plus due aux séquelles de la colonisation et la non assistance à ces pays pour la redéfinition de leurs frontières d’avant la colonisation. Nous assistons à certaines aberrations dans la limitation des frontières géographiques qui ne tiennent compte d’aucun critère pouvant pérenniser leur stabilité.
A mon sens la seule et unique solution serait de ne plus parler de frontières géographiques propre   à chacun de ces nouveaux états mais plutôt réfléchir en espace géographique englobant plusieurs états et ayant la même aspiration au développement tant humain, qu’économique et sociale.
Le partage du monde économique en zone viable tel que présenté dans l’étude d’Allen HAMMOND apporterait une solution durable si chacun des groupements de la Triade (USA – UE – JAPON) jouait pleinement son rôle pour aider les zones mitoyennes (de leur groupement) à accéder au développement nécessaire pour accélérer les flux financiers, commerciaux et transferts technologiques.
Que les Etats-Unis d’Amérique s’intéressent avant toute chose aux pays d’Amérique latine en priorité, que l’union Européenne s’intéresse avant tout à ses anciennes colonies d’Afrique et du moyen orient.
Que le Japon vienne en aide au pays du Sud- Est asiatique. Quant aux autres futures puissances (chine, inde, Russie..) ils ont déjà beaucoup à faire pour assurer leur propre développement déjà en interne quant à leur relation avec le monde extérieur ils bénéficieront de facto du développement amorcé pour les autres PVD.
Les capitaux arabes dus essentiellement aux pétrodollars, ayant contribué à couvrir les emprunts émis par l’état fédéral en Amérique pourraient être investi dans la région Afrique du Nord et moyen orient et où les besoins sont plus que nécessaire, mais urgents.
Cette région telle que définie dans l’étude précitée  a plusieurs atouts pour accéder à un développement durable, mais à condition que tous les dirigeants des pays formant cette région le veuillent en pratiquant avec plus d’humilité la main tendue   pour venir en aide aux autres états tout en s’assurant d’un réel retour sur investissement.
Autre atout majeur c’est dans cette région où l’on parle la même langue, et où on pratique la même religion, et où naguère les aspirations au développement économique, sociale et culturelle étaient les seules motivations du peuple arabe des siècles durant. Un réel développement durable est encore possible à condition que l’on raisonne région et non état, pour que les différents qui existent encore pourraient trouver des solutions.
Il est grand temps à ce que les flux migratoires de cette région vers les pays d’Europe se traduisent par un accroissement de flux financiers et économiques et technologiques Nord-Sud afin d’assurer un développement durable de cette région Sud de la méditerranée.                               
             
                                                                                     Mouawya  Moukite


dimanche 25 septembre 2016

Qu'en est-il aujourd'hui? soixante ans après?

  Qu’en est –il aujourd’hui ?
Soixante Ans Après ?

C’est ce que le frère d’Ibn Al Mouaquit, Mohammed Fadel va nous renseigner à travers ses interventions en tant que membre de la 1ére
Assemblée Nationale Consultative, créée par feu Mohammed Vau 
Lendemain de l’indépendance soit en 1956. Cette assemblée était considérée comme 1er parlement du pays et où ses 76 membres étaient de tendances différentes représentant plusieurs organismes politiques, syndicats..Etc. répartie comme suit :
-16 Membres représentant les 2 partis politiques de l’époque :
             10 pour l’Istiqlal et 6 pour le PDI.
       -6 membres Indépendants de toute appartenance politique ;
       -37 représentant les organismes du Commerce, de l’industrie et des affaires sociales dont 10 représentant le syndicat UMT, 18 les agriculteurs et 9 les commerçants et les industriels.
       - 17 représentant différents corps, avocats, médecins et pharmaciens, les défenseurs  des droits du citoyen le corps des ingénieurs, de l’industrie de l’agriculture, des hommes de science, des lettres, des affaires culturelles, de la Communauté juive, de la jeunesse et des sports.
Le rôle dévolu à cette assemblée était d’accompagner l’action du gouvernement et d’étudier toutes les affaires relatives à  la Gouvernance de l’Etat dans tous les domaines et de donner ses avis à 
S.M le Roi à travers quatre commissions à savoir :
-  la commission du budget
-  la commission des affaires économiques
-  la commission des affaires sociales
-  la commission des affaires politiques et affaires générales ;
Mohammed Fadel Mouaquit, alors membre de la commission des affaires politiques et générales avait de par ses interventions, contribué à relever le dysfonctionnement concernant l’éducation, la justice, le social et la gouvernance de l’Etat .On retrouve après prés de trente ans passés les mêmes abus dénoncés par feu son frère ainé Ibn Al Mouaquit à savoir


-2-
 Les dysfonctionnements dans le système éducatif de l’enseignement, de la justice  et de la gouvernance ;

Qu’en est-il cinquante années après soit  2006/2008 ?

Tout ce qui a été dénoncé par Ibn Al Mouaquit en 1930 repris en 1956 par son frère cadet Mohammed Fadel et présenté par l’auteur dans son livre « Au fil des Ans », son fils cadet Mouawya Mouaquit demeure à quelque chose prés inchangé :
-         Le Maraboutisme a  été remplace par l’intégrisme
-         Le soufisme a pris d’autres formes aussi fanatiques que par le passé ;
-         Les abus de corruption n’ont fait que proliférer,
-         L’enseignement   et l’éducation Nationale à travers ses programmes n’ont guère fait mieux ;
Tout cela dénote d’une politique de laisser aller et où les partis politiques et gouvernants n’ont pas joué pleinement leur rôle que le  guide suprême de la nation attendait d’eux.
En 1950 le Maroc ne comptait que deux partis politiques, l’un était au Gouvernement (2éme Gouvernement de feu Bekkaye en1958) en l’occurrence le parti de l’Istiqlal aux commandes du gouvernement, l’autre parti le PDI s’était rangé dans l’opposition.
Aujourd’hui le PDI n’existant plus(ou presque) à force d’être persécuté, nous assistons à une pléthore de partis politiques dont l’inefficacité est de mise ;
Pour rappel le nombre des partis politiques qui au lendemain de l’indépendance soit en 1956 n’était que de deux, vers les années 1980 ce chiffre était porté à plus d’une trentaine en 2008.
Cette situation ne plaide en rien pour la reconstruction du pays et n’augure en rien  la volonté de vouloir assainir une situation de
Dégradation du climat social du Maroc.
Il est vrai que la pratique de coalition de certains mouvements politiques a pointé du nez depuis quelques années, mais ne s’est pas encore concrétisé.


-3-
Quand on analyse les actions menées par un grand nombre de leurs dirigeants, on déplore l’inexistence de programmes clairement définis et des objectifs à atteindre.
S.M le Roi Mohammed VI, guide suprême de la nation a bien voulu apporter le changement dans la gouvernance du pays en y apportant plus de démocratie et d’équité sociale.
Par ses actions d’ouverture dans la politique en général il a bien voulu associer les partis politiques dans l’édification de ce Maroc nouveau et inciter la jeunesse à y participer .On assiste même aux actions louables entreprises par certains commis de l’Etat pour marquer leur volonté de concrétiser les aspirations d’un MAROC/NOUVEAU.
Mais cela est-il suffisant sans la réelle participation des représentants de la nation à travers les partis politiques en place, les syndicats et les autres organisations sociales, culturelles, économiques et industrielles du pays.
D’où l’intérêt de se remettre en cause en analysant l’existant et en définissant une stratégie avec des indicateurs et des objectifs à atteindre .Cela ne pourra se faire sans la participation et l’implication de tout un chacun ,car comme en environnement nous devons nous soucier de ce que nous allons léguer aux générations futures si nous n’agissons pas au mieux aujourd’hui.


Mouawya  Moukite

vendredi 2 septembre 2016

La réforme Sociétale de Ibn Al Mouaquite présentée dans son livre "ARRIHLA ALMOURRAKOUCHIA"
                                                        (Parue en 1933)



MOHAMED IBN MOHAMED BEN ABDELAH EL MOUAQUITE né en 1882 à Marrakech et décédé en 1949 a laissé plus de quatre vingt ouvrages dont plus de quarante ont fait l’objet de publication. Son premier livre paru en 1911 coïncidait avec la mort de son père la même année.

Ibn El Mouaquite (IM) a reçu son éducation dans une famille "SOUFI", de père astronome des plus connus de l’époque, il a également vécu une bonne partie de sa vie sous le protectorat français qu’il n’a cessé de combattre à travers ses écrits et ses positions face au pouvoir colonial de l’époque.
Il a connu des conflits pour ses idées novatrices, partagé entre un conservatisme inné et une volonté de progresser et de s’adapter aux idéologies de l’époque. "I.M", Astronome, historien, réformateur, il se rendit célèbre pour ses diatribes où il visait les confréries et les fonctionnaires. On lui doit plusieurs ouvrages dont un dictionnaire biographique intitulé :
    Al- sa’da al-abadiya fi al-ta’rif bi machahir  al-hâdra al-mourrakouchiya , un ouvrage historique Majmouat al-yawaquit  Al-asriya publié en 1931 et une révélation de voyage dite Al-Rihla Al-mourrakouchiya wa mir’at al-massawi al-waqtiya.

Son père mort en 1911 était un mouaquit de renom à la mosquée ben Youssef durant quarante ans et poète du melhoun.

Son frère, Mohammed Fadel Mouaquit est né Marrakech en 1906, il s’établit à Essaouira, puis définitivement à Casablanca en tant que procureur légal. Membre du bureau politique du parti "choura wal istiqlal" (PDI) dont il est l’un des fondateurs et Directeur General sous l’occupation. Il était membre de la première assemblée consultative du royaume au lendemain de l’indépendance. Il trouvera la mort en 1959 dans un accident de la circulation routière entre Casablanca et Rabat
A l’époque, il a milité pour un nationalisme et une lutte acharnée contre toute forme de collaboration avec l’occupant.
     IM a parfait sa formation à l’université "IBN YOUSSEF" à Marrakech et s’est adonné à l’écriture dès son jeune âge. De par ses écrits touchant divers secteurs de l’astronomie à la politique et aux sciences sociales et humaines il s’est avéré un défenseur de l’islam modéré excluant toute atteinte à la religion introduite par le SOUFISME ou d’autres sectes et maraboutismes de l’époque.

La venue du colonialisme et les conflits sociaux qui en ont découlé ont conditionné IBN AL MOUAQUIT dans sa lutte à travers ses écrits et formé sa pensée au regard de la gouvernance du pays et les déboires et dérives de le société marocaine à cette époque.
Dans son livre"ARRIHLA AL MOURRAKOCHIA" l’auteur a voulu donner une projection sous forme de scénario pour réformer la société marocaine et la libérer de toute sorte de maux qui ont commencé à la  miner et l’éloigner du droit chemin.
Son projet de réforme a commencé d’abord par l’attachement et à la remise en cause de soi avant toute tentative de vouloir réformer son environnement.
Une remise en cause de soi-même s’impose alors comme une condition sine qua non  pour prétendre apporter un changement dans la gouvernance du pays.
Son insistance sur la faculté de se libérer de son ego et de pouvoir penser à son prochain a permis à IBN AL MOUAQUIT d’introduire son concept qui s’appuie sur la séparation des pouvoirs religieux et ceux liés à la gouvernance  sous toutes ses formes.

L’évolution, a-t-il ajouté, est un fait naturel chez les êtres de toutes sortes, depuis leur création jusqu’à leur épanouissement et leur éteinte, que ça soit chez l’être humain, animal ou végétal.

Sur le plan de la politique d’une nation, vouloir réformer la gouvernance de l’état c’est d’abord s’appuyer sur des valeurs sûres à savoir :
1.        éviter de confier les postes de gouvernance à ceux qui n’ont pas de prédisposition pour, que ça soit sur le plan des compétences, de profils  ou de charismes.
2.        Lutter contre la prolifération fulgurante de la corruption et de l’injustice initiée par les juges et les gourous  des sectes religieuses.

IBN AL MOUAQUITE a accusé de ces maux aussi bien les religieux de l’époque que ceux qui étaient censé exercer une justice équitable que ça soit parmi les hommes de la justice que ceux des gouvernants.

Sur le plan économique il a également dénoncé le rôle des institutions bancaires qui n’avaient pas joué leur rôle comme cela devait se faire.

Sa critique visait également les personnes qui, pour éviter la ZAKAT (une sorte d’impôt volontaire sur la fortune) recouraient à des artifices   illégaux tels l’achat de biens immobiliers inutiles  ou autres afin de ne pas être soumis à cette imposition.

La société de consommation introduite par l’occupant constitue pour "IM" une manière de pousser le consommateur marocain à acheter des produits d’importation au détriment d’achats de biens et de produits locaux et l’inciter à la surconsommation c’est à dire achat de biens et de produits de moindre nécessité,
·         la fraude (fiscale) et l’absence de contrôle qualité dans tous les secteurs de production encouragés par le comportement des "contrôleurs" censés lutter contre les contre façons, la fraude et le produit de non qualité.

Sur le plan de l’éducation, thème très sensible selon l’auteur, les carences constatées étaient à l’origine du sous-développement qui n’a fait que plonger le pays dans cette sorte d’arriération.

Selon "IM" l’enseignant est par définition celui qui doit éduquer, construire, diriger et orienter toute une nation vers le progrès.

L’enseignement dispensé à l’époque présentait des carences dans la formation des jeunes et au lieu de les préparer à une sorte d’ouverture d’esprit, il se cantonnait dans les rhétoriques des règles de grammaires sans pour autant donner la possibilité à ces jeunes de pouvoir  écrire ne serait ce qu’une lettre, un discours,  à fortiori des mémoires ou ouvrages.

La réforme sociétale du Maroc, selon "IM" s’appuie sur trois fondamentaux à savoir :
1.        libérer l’esprit de toute tendance sectaire en optant pour un dogme "sunnite" qui écarte toute forme de maraboutisme ou d’intermédiation avec Dieu.
2.        Reconstruire le réseau des relations sociales en s’appuyant sur des valeurs sûres et l’éthique comme dictées par la religion. A savoir : la justice, l’équité, la dignité et la liberté. Toutes ces valeurs ne peuvent se construire  que sur un socle de croyance sans faille et où les droits de l’homme font légion.
3.        Réformer la gouvernance de l’état et des organes judiciaires en insistant plus sur les hommes que sur les structures car sans compétence ou éthique de nos responsables rien ne pourrait être obtenu.

L’esprit sain dans un corps sain telle est la devise d’I.M. car a-t-il dit "réformer" l’esprit c’est d’abord le libérer des fausses croyances et lui faire suivre les règles ou lois universelles dans sa manière de penser et de se comporter avec autrui.

Tout comme il a mis en garde l’homme contre toute atteinte à la maîtrise de sa manière de penser  en lui recommandant d’éviter tout ce qui peut altérer sa santé tel le tabagisme, la drogue, l’alcool car a-t-il dit le tabagisme fait noircir   les dents et causer des caries, les lèvres deviennent bleues, l’haleine est mauvaise, une inflammation de la langue et des glandes salivaires, la digestion des aliments devient difficile, les battements de cœur faiblissent, le teint devient blafard, une anémie s’installe, une baisse de vue, une inflammation des poumons causant la toux chronique allant jusqu’à des maladies pulmonaires mortelles, des vertiges permanents, une perte de mémoire sans compter que tous ces maux sont souvent accompagnés d’une dépendance accrue et des dépenses démesurées.

Croyant indûment que ces drogues pouvaient nous faire oublier nos soucis et nous sortir de notre solitude, alors que d’autres alternatives s’offrent à nous tels la pratique des sports corporels ou mentaux qui seuls sont à même de pouvoir nous sortir de cette déchéance permanente.

1/ le respect des droits de l’homme.

S’il est admis que le droit le plus naturel est le droit à la vie, droit partagé par toutes les créatures, le premier des droits de l’homme est donc la liberté, première condition dans la réforme de l’individu.
La liberté pour IM c’est d’abord s’affranchir de toute forme de dépendance ou d’esclavagisme, du joug dû à la loi du plus fort. L’homme doit rester maître de soi devant toute créature sauf devant Dieu qui l’a crée. Nul ne doit dominer l’autre, ni par la pensée ni par la force, car sans cette liberté la vie n’a plus aucune valeur ni raison d’être.

2/ Réforme sociétale

Les relations sociales doivent être basées sur les trois principes, fraternité, équité et égalité car a-t-il ajouté "ne devient musulman que celui qui souhaite à autrui ce qu’il peut souhaiter pour lui". L’islam recommande à ses adeptes, la franchise, la loyauté et la miséricorde. Dieu pardonne à ceux qui pardonnent, à ceux qui abandonnent leur ego, leur égoïsme, à ceux qui prêtent main forte aux plus nécessiteux, chacun selon ses capacités et selon ses besoins.
           
            a)- rôle de la femme dans le tissu social
A ce propos nous pouvons dire que IM faisait partie de ces conservateurs qui ne partageaient par les points de vue des réformateurs de l’époque (KACEM AMINE, Dr MANSOUR FAHMI et d’autres) qui apportaient un  nouveau courant de liberté pour la femme.

Néanmoins "IM" acceptait fort justement que la femme puisse travailler en dehors de chez elle, vaquer à des taches jusque là réservées à l’homme, mais tout cela assorti de condition.

Ces conditions peuvent se résumer ainsi :
·         Si la femme n’a pas de père, frère ou de parent proche, pour subvenir à ses besoins.
·         Si elle n’est pas mariée ou que si son mari ne peut pas lui assurer ce dont elle a besoin.
·         Si elle est nécessiteuse
·         Si ces conditions ne sont pas remplies, alors la femme peut prétendre accéder au travail en dehors de son foyer, toutefois elle ne peut accéder à des métiers aussi variés que ceux réservés à l’homme.

Pour IM la femme est de par nature l’être à choyer, elle ne doit pas accomplir des taches pénibles, elle doit profiter de ce que la vie lui a toujours apporté, joie et bonheur. Son rôle dans l’éducation de ses enfants, de la sienne, ne peut que lui donner plus de mérite et de considération.
Pour IM la femme doit accéder à l’instruction et de ce fait c’est à elle que revient le droit de préparer les hommes de demain.  

            b)- Rôle de l’individu dans la réalisation de l’équilibre social
L’équilibre social ne peut être atteint sans l’implication de tout un chacun, de son  rôle, de ses droits et aussi de ses devoirs vis-à-vis des siens pour les besoins de la société.
Ainsi IM élargit le rôle de l’individu, au-delà des obligations religieuses, à celui d’apporter sa contribution sur le plan social. Dieu, selon IM, privilégie l’action sociale à la seule pratique religieuse, car dit-il nul  besoin de multiplier les prières ou de journées de jeune si nous ne participons pas à des actions sociales, en défendant les plus faibles, en favorisant une équité, et en rendant une justice, en faisant du bien, en évitant le mal, ce sont ce genre d’action qui nous sauveront le jour du jugement dernier.

            c)- Réformer l’enseignement et l’éducation

Selon "IM" les méthodes archaïques de  notre enseignement demeurent parmi les principales causes de notre sous-développement.
Notre enseignement a-t-il ajouté doit se moderniser sans pour autant perdre nos valeurs morales et religieuses. Pour cela nos enseignants doivent être porteurs de valeurs, tel la compétence et le dévouement.
L’enseignement pour IM est un art et une entreprise pas comme les autres, il est à la fois le plus noble et le plus dangereux de tous, car c’est grâce à l’enseignement et l’éducation qu’on peut prétendre préparer l’avenir des futures générations et futures responsables.
Et c’est pourquoi nous ne devons confier le rôle d’instructeurs qu’à ceux qui ont les profils adéquats en terme de compétence et non à ces opportunistes qui n’ont aucune vocation pour cela.
L’une des premières qualités de l’instructeur, c’est son éducation qui doit être exemplaire autant vis-à-vis de ses élèves que de ses paires. L’enseignant doit aimer son métier pour pouvoir le communiquer à ses élèves, il doit s’impliquer et leur témoigner son affection, être de bonne humeur, savoir partager, prendre sa part de responsabilité, suivre le courant des choses, savoir patienter et s’adapter à toutes les situations telles qu’elles se présentent. Il doit savoir tirer les leçons du passé, ce qui le renforcera dans la quête d’amélioration continue dans tout ce qu’il entreprend.
En plus de ses qualités humaines, de son éducation, l’enseignant doit avoir également des compétences sur le plan des connaissances, c’est pourquoi il ne doit jamais cesser d’apprendre ni de se perfectionner. Sa formation aussi performante soit-elle, doit subir des mises à jour au quotidien, ce qui s’applique à son savoir faire et aussi valable pour son savoir être tant sur le plan du comportement que de son état physique qui doit être aussi exemplaire que possible.
     
3/ Réforme de l’administration

Autant "IM" a fait preuve de préoccupation de l’état de santé et psychique de l’individu autant il recommande aux dirigeants, à ceux qui ont le pouvoir de décision d’avoir des qualités quasi irréprochables sur plusieurs plans.
Reformer l’administration commence pour IM par réformer la justice avec tout ce que cela comporte. Ceci est un des fondamentaux indispensables à toute réforme.
La réforme de la justice s’appuie sur quatre préalables à savoir :
·         confier la gouvernance dans l’administration à des personnes faisant preuve de compétence.
·         Limiter la durée de leurs mandats
·         Déclaration du patrimoine avant et après l’occupation du poste
·         Appliquer le contrôle de gestion dans la gérance des biens  de l’état.
Ces quatre fondamentaux jouent un rôle capital dans l’obtention de bonnes pratiques de gouvernance.
Et on se rend compte aujourd’hui après prés de trois quarts du siècle dernier que les pouvoirs publics mettent sur le tapis les mêmes préalables en vue d’instaurer une bonne gouvernance.
Ainsi en son temps IM avait fait des recommandations aux pouvoirs publics pour appliquer ces quatre principes à toute personne qualifiée qu’elle soit de confession musulmane ou autre  pourvu que la compétence prime, et il conclut que sans l’instauration d’une équité sociale, une justice face à toute épreuve, aucune sécurité  ne pouvait être obtenue ni atteinte. Il recommandait aux pouvoirs publics d’user de leur poids pour réprimander toute tentative d’abus de pouvoir ou d’injustice tant sur le plan religieux que sur le plan judiciaire.
La déclaration du patrimoine des responsables de l’administration s’applique à tous les niveaux de la hiérarchie sans distinction aucune. Ainsi l’enrichissement illicite n’existerait plus, l’équité sociale pourrait alors être atteinte.
La limitation de la durée des mandats favoriserait la transparence, car en pratiquant des mutations dans d’autres localités, les pouvoirs publics éviteraient à ce que la corruption ne puisse s’installer en limitant la durée dans la prise du poste.  

L’instauration du contrôle de gestion procurera une défense du consommateur et du citoyen en général.
Mettre sur pied des organes de contrôle aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif éviterait tout déboire éventuel de la part de certains responsables.

Tel est en résumé la recommandation d’IM pour réformer la société marocaine du début de 20ème siècle, nous constatons aujourd’hui que ces recommandations demeurent d’actualité.
Qu’aurait été alors le Maroc d’aujourd’hui si on avait mis en pratique toutes ces recommandations à cette époque ?
A date d’aujourd’hui, qu’en est-il des points soulevés par IM des décennies au paravent concernant les quatre prés requis avancés pour garantir une meilleure gouvernance ? Ont-ils été satisfaits ou non ?
Pour ce qui est du 1er point "confier la gouvernance de l’administration à des personnes de bonne moralité et de grande compétence, à n’en juger que par les titulaires des postes en fonction à l’heure actuelle, nous pouvons avancer sans complaisance aucune, qu’une satisfaction à 50% a été réalisée mais non sans mal".
N’oublions pas que vers les années 80 à 90, les nominations à des hauts postes de l’état étaient réservées à une catégorie bien précise où le clientélisme faisait loi.

De nos jours cette pratique s’est atténuée mais demeure omniprésente pour certains postes où la notion de compétence ne se pose même plus devant d’autres critères plus subjectifs.  
·         la limitation des durées de mandat n’est appliquée malheureusement que pour certaines institutions ; même au sein des partis politiques dits de gauche ou de droite, cette pratique est inexistante. Alors comment peut-on imaginer apporter un sang nouveau par une jeunesse pleine de fougue à nos institutions, tant que des dinosaures persistent à occuper la place depuis plus de quatre ou cinq décennies.
Où sont donc ces jeunes qui ont milité dans le cadre associatif ? Où sont ceux qui veulent faire de leur pays l’eldorado qu’ils ont tant imaginé loin de chez eux alors qu’ils étaient étudiants.
·         Quant à la déclaration du patrimoine, domaine tabou tout aussi bien par les autorités devant décider l’introduction de cette pratique avant toute prise de responsabilité par un commis de l’état, que par les organes politiques censés défendre ce principe.

Le dernier pré requis proposé par IM concerne l’introduction du contrôle de gestion dans la gouvernance des administrations publiques. Jusqu’ici nous n’avons pas entendu ni vu des commis de l’état poursuivis pour mauvaise gestion ou dilapidation de bien public.

Sauf lorsque la politique décide autrement. En effet il y a eu des cas isolés un peu trop médiatisé pour canaliser l’opinion publique, mais le mal et la gangrène de la corruption n’ont fait que gagner du terrain.

Que peut-on conclure après cette brève analyse de la situation actuelle tant économique que sociale du Maroc ? Sommes-nous sur le droit chemin ? Ou sommes-nous inconscients des risques qu’une telle situation pourrait engendrer pour nous et pour les générations futures ?

D’où l’intérêt de faire le bilan de l’existant, se donner une vision des buts à atteindre, définir une stratégie et se donner les moyens pour la réaliser.

En conclusion il serait plus que souhaitable de pratiquer une démarche qualité, dans sa forme la plus classique, accompagner cette démarche par l’introduction de l’intelligence des risques pour arriver enfin à mettre sur pied des cellules de veille en guise de prélude à la mise en place de l’intelligence économique et sociale.
Un bref aperçu sur la manière de mettre en place une telle démarche   devant régir l’ensemble de la gestion publique à l’image de ce qui a été pratiqué dans d’autres pays d’Amérique latine ou d’Asie fera l’objet de prochaines publications.
Pour ces pays cette démarche a été salutaire et leur a permis de prendre conscience des dangers encourus s’ils restaient à la traîne dans le développement mondial.
           
(Extrait de l’ouvrage en cours de préparation de Mouawya Moukite intitulé : «  Le jour où tout a basculé »                                                    

                                                                                             Mouawya  Moukite